about wam
mini bio ⇊
Née 20 ans avant l'apparition du numérique, j'ai vécu la moitié de ma vie en éprouvant un désamour total pour la photo, du fait des clichés médiocres issus des appareils instantanés embarquant du 110 mm.
A cette époque-là, les réflex étaient alors considérés comme des bijoux réservés aux adultes, pas aux enfants [pas] sages et mes grands-parents ne m'ont jamais permis d'effleurer leur cher boîtier réflex Olympus.
À l'orée de la démocratisation du numérique, j'ai commencé à succomber aux premiers APN grand public (Kodak, Minolta, Cybershot) et leur zoom numérique, moquant les tirages forcément pixelisés & interpolés & flous.
Près de deux décennies plus tard, est arrivé le moment de passer aux choses sérieuses, avec - outre des résolutions conséquentes - une optique de qualité et le fameux PSAM de plus en plus répandu. J'ai alors décidé de plonger la tête la première et d'explorer cette vie facile, où il suffit d'appuyer sur un bouton pour capture, un autre pour effacer, le premier pour recommencer.
Un monde avec ses revers et ses tentations quantitatives : le mitraillage à tout-va, l'image inutile et dénouée de sens, les 50 000 photos de famille pour un même sujet. Sans compter aujourd'hui, avec l'âge d'or des filtres logiciels propulsés par les smartphones.
Ce serait mentir que d'affirmer ne pas en user et abuser : je fais partie de mon époque et j'assume ces expérimentations ludiques. Après moult essais et balbutiements, téléphone et hybride en bandoulière, j'erre dans les plaines, fière, solitaire.

Mon cheval est mon partenaire, je me concentre depuis un petit moment sur la photo de rue, qu'il s'agisse d'espaces ruraux, urbains ou en friche. Ainsi qu'aux ambiances dans les manifestations et lieux sportifs/festifs/de convivialité : capter un (échange de) regard(-s), un (sou-)rire, une expression de colère ou de révolte faciale... Sans oublier un magnétisme inexpliqué pour le patrimoine et les lieux désertés de la civilisation humanoïde.
Le temps n'appartient à personne, pas plus que la relation au passé n'est une affaire de pseudo-experts. Interrogez votre entourage et vous serez surpris.e de découvrir qu'on a à peu près tous et toutes quelque chose à dire, au sujet des secondes qui s'égrènent et des souvenirs qui filent. C'est souvent un lien intime, voire affectif, qui nous relie au temps d'avant. Il paraît que, petit déjà, mon père s'inventait des aventures lors de ses plongées dans les abris anti-aériens de Saint-Maurice et que mon grand-père était étrangement attiré par les souterrains du château de Saint-Amand-Montrond et l'abbaye de Noirlac : une hérédité et une curiosité pour l'Histoire qui en disent long...
Pour ma part, déjà toute petite, j'adorais crapahuter sur les contours verdoyants du lac de Créteil et de la base de loisirs de Choisy. Plus tard, ce fut les terrains vagues et les herbes hautes situées derrière un pavillon orléanais, les randos en Sologne et en forêt d'Orléans, les promenades dans la Beauce en vélo sur les bords de Loire, la découverte d'une coulée verte encore méconnue entre Antony et Châtillon, les escapades aux quatre coins de l'Ile-de-France rurale avec mon club de rando, ainsi que l'intérêt grandissant pour le patrimoine ancien, l'architecture et l'aménagement urbain.

Premier coup de cœur pour la subjectivité durant mes études, lors d'un devoir de communication visuelle en BTS, réalisé au début des 00's avec un appareil argentique et une pellicule noir & blanc : il s'agit du chantier de démolition du grand L, une barre géante emblématique du quartier du Noyer-Doré (à Antony). J'étais encore loin d'imaginer que je me passionnerai quelques années plus tard pour le patrimoine et l'urbanisme.
Depuis plus d'une décennie, une question lancinante me taraude : quelle vision de notre époque auront nos descendants dans un siècle ou plus ? quelle(s) image(s) retiendront-ils de nous ? un excessif puzzle photographique surnuméraire ou le néant ?
Vous vous demandez le rapport avec l' "urbex". C'est simple : tout peut devenir terrain de jeux et de découverte à condition d'ouvrir les yeux. Des lieux à l'abandon et des friches, j'en ai croisés des centaines en rando, parfois sans le savoir. De là à comprendre que les murs dissimulaient eux aussi des trésors, il m'a fallu un peu plus de temps. C'est en découvrant en 2013 l'incontournable site de Timothy Hannem (Glauqueland) et Pierre-Henry Muller (Boreally) que j'ai compris en quoi cela pouvait constituer une passion à part entière.
En effectuant des recherches documentaires et en immortalisant ce patrimoine riche - dont on s'efforce pourtant d'effacer les traces (la conservation n'étant pas une priorité, la modernité et la spéculation immobilière oui) lors de mes explorations, je cherche à prendre la photographie d'une société et de constructions faites par des hommes à une époque donnée, ainsi qu'à témoigner de l'existence de l'insoupçonnable : la vision poétique du temps qui passe et de la nature qui reprend ses droits.
• petit précis de l'explo urbaine (by Roudoudou)
• exposé sur l'explo (sur Boreally / by Pierre-Henry Muller)
• Urban Exploration Timeline (by Jeff Chapman)

Ma démarche n'est en rien lugubre ou malsaine, comme on pourrait parfois le penser au premier abord. Pour autant, de tous les spots visités, aucune atmosphère n'est identique et, fréquemment, je me prends à imaginer ce que l'on découvrirait si les murs pouvaient parler et faire le récit des histoires qui s'y sont déroulées... Par ailleurs, j'éprouve une fascination quasi-addictive pour le thème de "la nature qui reprend ses droits". Aussi, veuillez m'excuser par avance pour cette focalisation visuelle sur la relation - tantôt envahissante, tantôt harmonieuse - de la végétation sur les constructions humaines.

Pour finir, je vous invite à ne pas vous contenter de ces quelques images, qui sont loin de rendre compte de toutes les sensations vécues lors des immersions en time-capsule. Vraiment : foncez allez-y pour vous rendre compte par vous-même, lancez-vous, soyez curieux/ses, ouvrez vos yeux et partez à la découverte de votre environnement, interrogez les habitants, renseignez-vous sur son histoire et les anecdotes qui l'émaillent.
Mais prenez garde : ce regard neuf sur ce qui nous entoure peut s'avérer être un voyage sans retour et terriblement addictif...
Transfuge de Flickr, Ipernity, Smugmug, Format et Wordpress, attendez-vous à assister pendant quelques mois à l'import de vieux albums datés et de pixels d'un autre temps !
* ask me if you want to use some of my pics (neither copyright, nor copyleft)
