les poètes maudits

Un haïku est un poème corrélé à une saison, faisant habituellement référence aux cinq sens et comportant une coupure.

En ce jeudi soir de début juillet, il me semble qu'on coche à peu près toutes les cases. D'un point de vue visuel/olfactif/sonore, nul doute que les habitants des barres de la cité puissent faire abstraction des nuisances liées au chantier qui se déroulent devant leurs yeux depuis de nombreux mois.

La coupure s'incarne dans le bois de construction des futurs bâtiments en vis-à-vis qui donneront vie aux logements intermédiaires au milieu de la place, quasi narguant les locataires des HLM hors d'âge.

Et aussi dans le public présent en ce soir d'inauguration de la première poutre, où architectes/paysagistes/urbanistes en col blanc & élus/adjoints sont pléthores par rapport à la population locale concernée, rappelant fort à propos dans leur discours de bons samaritains que [la patate chaude que fut] la concertation est enfin achevée. Curieux et amer spectacle que celui de la rénovation urbaine qui rime fort avec gentrification pérenne.